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sabato 12 maggio 2012

Le cœur et la plume, la correspondance entre Montesquieu et le Père Castel


Di seguito posto l'abstract del mio intervento sulla corrispondenza tra Louis-Bertrand Castel e Montesquieu tenutosi a Lione il 16 Aprile 2012 durante i lavori del Convegno-giornate di studio "Correspondances 1600-1800", Université Lumière Lyon II. Il testo integrale sarà pubblicato a breve...
Buona lettura! 
Vi ricordo il mio indirizzo mail: marcocav82@hotmail.com e il mio profilo Facebook: Marco Caccavo




"Chi scrive a chi non risponde
o è matto o ha bisogno"
Proverbio italiano1


Le lettre, il n'y a rien de plus intime que l'écriture sur papier, c'est le lieu où le cœur prend la plume et balance tout tremblant entre le tout dire et le dire à demi-mot.
Louis Bertrand Castel, jésuite et philosophe du XVIIIe siècle français, est sans doute quelqu'un qui ne tremblait pas face à son cœur: il s'est servi de la lettre pour tout dire, peut-être même pour en dire trop. Cet auteur, bien bavard et bien pressé de cultiver des liaisons amicales et intellectuelles avec les Lumières, nous a laissé beaucoup de lettres privées et beaucoup de lettres publiques insérées dans les feuilles des Mémoires de Trévoux et dans ses d'œuvres. La plupart de son travail en tant que correspondant est consacré à la relation intellectuelle et d'esprit avec le Président de Montesquieu. Bien sûr ils ont partagé le même milieu culturel, bien sûr ils ont eu des correspondances papier, à vrai dire à ce jour nous avons que celles écrites par Castel, mais, à notre avis, on a eu plus qu'un échange de pensées ou d'idées concertants la science ou même la politique, ces lettres sont l'épreuve d'une réelle liaison intime et d'une profonde estime réciproque. Comment pourra-t-on la nier? Ce n'est pas Montesquieu qui a confié l'éducation de son petit fils aux soins du Père Castel? Ce n'est pas Montesquieu qui a chargé le jésuite de la correction et de la révision de ses premiers manuscrits?
A maintes reprises le Père Castel, par des lettres, invite Montesquieu à donner des extraits de ses œuvres, à soutenir son élection auprès de la Royal Society de Londres, lui envoie des commentaires sur ses expériences, lui conseille de changer d'éditeur et lui confie des petits secrets que se terminent avec un peu formel Chut2!
Montesquieu reste, par contre, très discret : ni une lettre signé pour le Père, ni de témoignages en passant non plus, exception faite pour quelques lignes où le Président cite Castel ou fait allusion à lui. Comment pourrait-t-on expliquer ce silence face à ce Père très prolixe?
Castel et Montesquieu habitaient tous les deux à Paris, à quelques kilomètres l'un de l'autre, Castel, dans ses lettres, dit vouloir parler à Montesquieu de vive voix, de lui rendre visite pendant les fêtes de Pâques, mais alors pourquoi s'écrire et pourquoi confier à la lettre ce rôle de messagère?
Et, de plus, pourquoi le jésuite dédie à Montesquieu les pages ( plus de cent d'ailleurs! ) apparues dans les Mémoires de Trévoux au sujet du clavecin pour les yeux? Pourquoi rappeler publiquement, dans "L'homme moral3", cette amitié tendre et intime?
Montesquieu n’aimait guère les jésuites, c'est fort vrai, mais tous sauf un: ce Père Castel qui a demandé de voir pour sa confession juste quelques moments avant de mourir.
"Une chose est sûre: ni Castel ni lui [Montesquieu] ne nous livrent complètement le secret de leur amitié", conclut Jean Erhardt4, mais ces lettres, et le devoir d’archéologie qu'elles nous confient, n'est que une invitation à faire revivre aujourd'hui les mains et les balancements d’esprit des ces deux cœurs d'antan.

Marco Caccavo
1 "Celui qui écrit à celui qui ne répond pas,c'est un fou ou ce quelqu'un qui en a besoin", Proverbe italien
2 Le Père Castel à Montesquieu, lettre n° 243, pag. 312, Correspondance de Montesquieu, Tome I, publiée par François Gebelin, avec la collaboration de M. André Morize. Paris, Champion, 1914
3 Louis Bertrand Castel, "L'homme morale opposé à l'homme physique de Monsieur R***. Lettres philosophiques où l'on réfute le déisme du jour", Toulouse, 1756, lettres XVI, XVII, XVIII, XIX
4 "Une amitié de trente ans": Castel et Montesquieu, Jean Ehrard, p. 79, "Autour du Père Castel et du clavecin oculaire"dans Etudes sur le XVIIIè siècle, Volume XXIII, Editions de l’Université de Bruxelles, 1995 





Bibliographie sélective:

  • Spicilèges n° 347, 555, 565, 605, Œuvres complètes de Montesquieu, Paris, Nagel, 1950-1955 t. II   
  • "Le Père Castel à Montesquieu", lettre n° 80, 81, 239, 240, 214, 242, 243, 246, et "Montesquieu au Président Barbot", lettre n° 284, Correspondance de Montesquieu, Tome I, publiée par François Gebelin, avec la collaboration de M. André Morize, Paris, Champion, 1914
  • "Le Père Castel à Montesquieu", lettre n° 398, 493, 536 et "Mme Dupré de Saint-Maur à Suard", lettre n° 5, Appendice I , Correspondance de Montesquieu, Tome II, publiée par François Gebelin, avec la collaboration de M. André Morize, Paris, Champion, 1914
  • "Montesquieu à M. D’Alembert", Lettre CXXXVI, Montesquieu, Lettres familières, Œuvres Complètes, Edition Édouard Laboulaye Garnier Frères, 1875
  • "Nouvelles expériences d'optique et d'acoustique adressées à M. le Président Montesquieu", Mémoires de Trévoux, août, septembre, octobre, novembre,décembre (II), 1735
  • "Lettre D[u] P. C[astel] J[ésuite] à M. L[e] P[résident] D[e] M[ontesquieu] sur un feu d'artifice où les couleurs bien diversifiées feraient un vrai clavecin oculaire", Mémoires de Trévoux, août 1739 [Som. kk ; Sch. 80]
  • Lettre 18, 61, Correspondance inédite publiée par R. Pomeau, Revue d'histoire littéraire de la France, mars-avril 1982
  • Louis Bertrand Castel, "L'homme morale opposé à l'homme physique de Monsieur R***. Lettres philosophiques où l'on réfute le déisme du jour", Toulouse, 1756, lettres XVI, XVII, XVIII, XIX
  • Manuscrits du fonds Castel de la Bibliothèque royale de Bruxelles, Mss. 15743, 15746, 15747, 20753-56
  • "Lettre du P. Castel à Jean-Baptiste de Secondat", Paris, 23 Juillet 1751, Ms. 2702 dans Inventaire des documents manuscrits des fonds Montesquieu de la Bibliothèque de Bordeaux, Louis Desgraves, Bordeaux, Bibliothèque municipale


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