Di seguito posto l'abstract del mio intervento sulla corrispondenza tra Louis-Bertrand Castel e Montesquieu tenutosi a Lione il 16 Aprile 2012 durante i lavori del Convegno-giornate di studio "Correspondances 1600-1800", Université Lumière Lyon II. Il testo integrale sarà pubblicato a breve...
Buona lettura!
Vi ricordo il mio indirizzo mail: marcocav82@hotmail.com e il mio profilo Facebook: Marco Caccavo
"Chi
scrive a chi non risponde
o
è matto o ha bisogno"
Le lettre, il n'y a rien de plus intime que
l'écriture sur papier, c'est le lieu où le cœur
prend la plume et
balance tout tremblant entre le tout dire et le dire à demi-mot.
Louis
Bertrand Castel, jésuite et philosophe du XVIIIe siècle français,
est sans doute quelqu'un qui ne tremblait pas face à son cœur:
il s'est servi de la
lettre pour tout dire, peut-être même pour en dire trop. Cet
auteur, bien bavard et bien pressé de cultiver des liaisons amicales
et intellectuelles avec les Lumières, nous a laissé beaucoup de
lettres privées et beaucoup de lettres publiques insérées dans les
feuilles des Mémoires de Trévoux et dans ses d'œuvres. La plupart
de son travail en tant que correspondant
est
consacré à la relation intellectuelle et d'esprit
avec le Président de Montesquieu. Bien
sûr ils ont partagé le même milieu culturel, bien sûr ils ont eu
des correspondances papier, à vrai dire à ce jour nous avons que
celles écrites par Castel, mais, à notre avis, on a eu plus qu'un
échange de pensées ou d'idées concertants la science ou même la
politique, ces lettres sont l'épreuve d'une réelle liaison intime
et d'une profonde estime réciproque. Comment pourra-t-on la nier? Ce
n'est pas Montesquieu qui a confié l'éducation de son petit fils
aux soins du Père Castel? Ce n'est pas Montesquieu qui a chargé le
jésuite de la correction et de la révision de ses premiers
manuscrits?
A
maintes reprises le Père Castel, par des lettres, invite Montesquieu
à donner des extraits de ses œuvres, à soutenir son élection
auprès de la Royal Society de Londres, lui envoie des commentaires
sur ses expériences, lui conseille de changer d'éditeur et lui
confie des petits secrets que se terminent avec un peu formel Chut2!
Montesquieu
reste, par contre, très discret : ni une lettre signé pour le
Père, ni de témoignages en passant
non plus, exception faite pour quelques lignes où le Président cite
Castel ou fait allusion à lui. Comment pourrait-t-on expliquer ce
silence face à ce Père très prolixe?
Castel et
Montesquieu habitaient tous les deux à Paris, à quelques kilomètres
l'un de l'autre, Castel, dans ses lettres, dit vouloir parler à
Montesquieu de vive voix, de lui rendre visite pendant les fêtes de
Pâques, mais alors pourquoi s'écrire et pourquoi confier à la
lettre ce rôle de messagère?
Et, de
plus, pourquoi le jésuite dédie à Montesquieu les pages ( plus de
cent d'ailleurs! ) apparues dans les Mémoires de Trévoux au sujet
du clavecin pour les yeux? Pourquoi rappeler publiquement, dans
"L'homme moral3",
cette amitié tendre et intime?
Montesquieu
n’aimait guère les jésuites, c'est fort vrai, mais tous sauf un:
ce Père Castel qui a demandé de voir pour sa confession juste
quelques moments avant de mourir.
"Une
chose est sûre: ni Castel ni lui [Montesquieu]
ne nous livrent complètement le secret de leur amitié",
conclut Jean Erhardt4,
mais ces lettres, et le devoir d’archéologie
qu'elles nous confient,
n'est que une invitation à faire revivre aujourd'hui les mains et
les balancements d’esprit des ces deux cœurs d'antan.
Marco Caccavo
1
"Celui
qui écrit à celui qui ne répond pas,c'est un fou ou ce quelqu'un
qui en a besoin",
Proverbe italien
2
Le Père Castel à
Montesquieu, lettre n° 243, pag. 312, Correspondance de
Montesquieu, Tome I, publiée par François Gebelin, avec la
collaboration de M. André Morize. Paris, Champion, 1914
3
Louis Bertrand Castel,
"L'homme morale opposé à l'homme physique de Monsieur R***.
Lettres philosophiques où l'on réfute le déisme du jour",
Toulouse, 1756, lettres XVI, XVII, XVIII, XIX
4
"Une amitié de trente ans": Castel et Montesquieu, Jean
Ehrard, p. 79, "Autour du Père Castel et du clavecin
oculaire"dans Etudes sur le XVIIIè siècle, Volume XXIII,
Editions de l’Université de Bruxelles, 1995
Bibliographie
sélective:
- "Le Père Castel à Montesquieu", lettre n° 80, 81, 239, 240, 214, 242, 243, 246, et "Montesquieu au Président Barbot", lettre n° 284, Correspondance de Montesquieu, Tome I, publiée par François Gebelin, avec la collaboration de M. André Morize, Paris, Champion, 1914
- "Le Père Castel à Montesquieu", lettre n° 398, 493, 536 et "Mme Dupré de Saint-Maur à Suard", lettre n° 5, Appendice I , Correspondance de Montesquieu, Tome II, publiée par François Gebelin, avec la collaboration de M. André Morize, Paris, Champion, 1914
- "Nouvelles expériences d'optique et d'acoustique adressées à M. le Président Montesquieu", Mémoires de Trévoux, août, septembre, octobre, novembre,décembre (II), 1735
- "Lettre D[u] P. C[astel] J[ésuite] à M. L[e] P[résident] D[e] M[ontesquieu] sur un feu d'artifice où les couleurs bien diversifiées feraient un vrai clavecin oculaire", Mémoires de Trévoux, août 1739 [Som. kk ; Sch. 80]
- Lettre 18, 61, Correspondance inédite publiée par R. Pomeau, Revue d'histoire littéraire de la France, mars-avril 1982
- Louis Bertrand Castel, "L'homme morale opposé à l'homme physique de Monsieur R***. Lettres philosophiques où l'on réfute le déisme du jour", Toulouse, 1756, lettres XVI, XVII, XVIII, XIX
- Manuscrits du fonds Castel de la Bibliothèque royale de Bruxelles, Mss. 15743, 15746, 15747, 20753-56
- "Lettre du P. Castel à Jean-Baptiste de Secondat", Paris, 23 Juillet 1751, Ms. 2702 dans Inventaire des documents manuscrits des fonds Montesquieu de la Bibliothèque de Bordeaux, Louis Desgraves, Bordeaux, Bibliothèque municipale
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