
Mais
Georges Briata va plus loin de «masses agissantes» de Legueult, il
imprègne son pinceau des couleurs satures et très vives des
fauvistes, en y rajoutant l'exotisme du voyage de Gauguin, son
véritable Maître, les thèmes du cirque chers à Seurat et le goût
du quotidien et de la ville en tant que musée à ciel ouvert,
thématique chère à l'artiste italien Mimmo Rotella et à tous les
Nouveaux Réalistes.
Briata
qualifie «le sujet» à représenter sur la toile de «prétexte»
de l'acte artistique et il rajoute que «c'est plutôt
l’interprétation du sujet qui prime».
On
peut ainsi distinguer deux types d’interprétations.
Dans
un premier temps, il y a celle de l'artiste qui «sent» un sujet et
l’interprète à sa façon, en projetant son sens dans le sujet et
ensuite en le reproduisant sur toile, mais aussi, on peut parler de
l'interprétation du spectateur de l’œuvre d'art.

Et,
surtout pour les œuvres de Briata, on peut bien parler de «prétexte»
pour l'interprétation du soi, car l'artiste notamment ne nous
communique rien comme on peut l'entendre aujourd'hui, il s'exprime
pas à travers de post sur Facebook, l'artiste, pour le dire avec
Matisse, «se coupe la langue» est ainsi instaure un dialogue vif
entre le créateur et son spectateur.
On
pourrait se demander, «mais, les œuvres de Briata ont elles un
sens»? Surtout pas! Car Briata de nous répondre: «je ne sais pas».
On le sait, les artistes sont des fainéants, ils ont la flemme,
mais, c'est comme cela qu'ils nous allument la flamme de la
recherche de notre sens à nous. Sens qu on peut et surtout, qu'on
ne doit pas, confier à quelqu'un d'autre.

En
effet, la géométrie, parfois détestée par les élèves, ou au
moins par moi quand je l'étais, est au cœur de son travail, et
comme un architecte, il trace ses lignes et, comme un peintre de la
Renaissance italienne, il construit l'harmonie de la présence de
l'humain dans l'équilibre de son contexte naturel.
Accepter
la recherche du sens, pas facile même pour Briata, et alors, que
faire?

Si
le sujet, ou bien la vie, sont un prétexte, alors il vaut mieux les
multiplier, il vaut bien mieux les mettre au bout de son pinceau.
Et
Briata commence une série incroyable de voyages...Le Japon avec ses
oranges, ses noirs et ses verts, La Bretagne, la Louisiane, la
Sicile, la Corse, Marrakech avec leur soleil qui exalte les couleurs
et leurs contrastes, puis les îles Marquises, où il semble trouver
son paradis à lui.
Mais
le sens échappe, il se cache derrière un bleu, un rouge, un jaune
et puis s'enfuit vers une nouvelle destination, vers un nouveau
paysage de rêve, vers une dernière toile à terminer.

Un
«miracle -comme il le dit - tombée dans sa vie d'atelier», et
miracle de la présence féminine qui se renouvelle toujours dans ses
toiles.
Georges
Briata a pris l'existence comme prétexte et les yeux de l'autre
comme source d’interprétation.
Et
nos yeux, et nos vies, à travers celle de l'artiste, aujourd'hui
goûtent de sa recherche en couleur et, à la fin de ce voyage, de
cet échange, nous nous retrouvons dans la pensée de Camus ,
écrivain et homme engagé qui, comme Briata, sans cesse nous
rappelle que le sens de cette vie insensée se trouve dans le sourire
de notre prochain.
Aix en Provence

Le site de Georges Briata
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